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Onzième semaine du procès de l’attentat du 14 juillet : la personnalité du fournisseur du pistolet

Ce lundi matin, la Cour d’assises spéciale de Paris a auditionné l’enquêtrice de personnalité, chargée du profil de Ramzi Arefa, pour comprendre son passé personnel et judiciaire.

En détention provisoire depuis 2016, Ramzi Arefa est soupçonné d'avoir fourni un pistolet au terroriste de l'attentat de la Promenade des Anglais, contre 1400 euros. Un simple « échange » entre les deux hommes, car l'accusé n’aurait eu la connaissance des faits commis lors de l’attaque que pendant sa garde à vue. Durant cette 11ème semaine de procès, la Cour d'assises spécialement composée de Paris essaye de comprendre quel a vraiment été le rôle du franco-tunisien. Était-il au courant du projet organisé par Mohamed Laouesch Bouhlel ? Pour cela, elle peut notamment se baser sur le rapport de personnalité très poussé d’Olivia Mutiganda.


Issu d’une famille déchirée

L’ex-enquêtrice judiciaire, devenue juriste pour un cabinet de conseil, a auditionné à plusieurs reprises sur une longue période Ramzi Arefa. Elle a été entendue ce matin pendant près d’une heure à la barre. L’homme est d'abord interrogé pour évoquer de lui-même son enfance difficile et sa connaissance des faits. Il commence par adresser ses premières pensées aux parties civiles : « je leur souhaite un bon rétablissement, le meilleur pour la suite, je suis désolé » dit-il peu sur de lui. Il affirme n'avoir jamais eu la connaissance du projet macabre, tout en concédant qu'il a honte de sa situation et qu'il n'avait aucun contact dans le milieu terroriste : « Je trafiquais toutes sortes de choses, notamment de la drogue, avec un seul objectif à 21 ans : faire le maximum d’argent ». Il se décrit comme particulièrement avare et non pratiquant de la religion, au sein d'une fratrie de quatre enfants. Très proche de sa mère et de sa petite soeur, il a grandi sans son père installé à la tête d’une importante entreprise de construction en Tunisie. L'enquêtrice de personnalité pointe une dichotomie entre les deux mondes qui ont entouré l'adolescence de Ramzi Arefa. Un où l’argent plus ou moins sale régnait, et un autre ou l'argent manquait.

14 ans, le début de la déviance


Ramzi Arefa et né à Nice en 1995, mais a vécu pendant un long moment en Tunisie. À son retour clandestinement en France, sans son père ni son passeport, c'est un élève faible. Il a des lacunes, et il devient même un élève problématique. Il change plusieurs fois d’établissements scolaires, de maisons et loge dans des hôtels. Le collégien met ainsi fin à sa scolarité en quatrième et commence alors une triste carrière de délinquant. Vols, cambriolages, cannabis, trafics et argent facile sont le quotidien de l’adolescent. Il pouvait gagner jusqu'à 500 euros par jour. En 2014, il est incarcéré puis placé sous le régime de la semi-liberté. Un aménagement de peine qui est par la suite suspendu, après deux tentatives d'introduction de drogue au sein de la prison de Villepinte. Une incarcération qui le prive pourtant de toute relation extérieure selon l’enquêtrice : « il a été déraciné entre deux pays, il ne faisait confiance à personne, il n’a pas eu de relation sentimentale notable. […] C’est un DPS (Détenu Particulièrement Signalé) ». Le prévenu quant à lui, évoque un traitement des surveillants différent à son égard : « J'étais à l'isolement, les surveillants me jugeaient beaucoup, alors qu’ici [en prison] c'est l'école du Jihad, si j'étais tombé vraiment là-dedans, j'aurais été fou». Après son arrestation quelques jours après l’attaque, Ramzi apprend l’anglais, se montre coopérant avec les enquêteurs et évoque des envies entrepreneuriales dans « l'événementiel nocturne ». Il sera auditionné jusqu'à mardi soir.

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