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Hausse du prix de l’électricité : les factures grillent dans les boucheries

Les prix de l’électricité vont augmenter de près de 10% à partir du 1er février. Une hausse très mal venue pour les petits commerces, notamment pour les boucheries, grosses consommatrices d’énergie. 


« Ça a doublé en 6 mois, doublé ! ». Karine Gasiglia, gérante de la boucherie de la Tour, ne parle pas de ses ventes ou des dimensions de ses locaux, mais de sa facture d’électricité. Et pour cause, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et de l’Énergie a annoncé dimanche soir que le prix du kilowattheure augmentera autour de 9% à compter du 1er février. Un sujet difficile à aborder pour cette commerçante qui a repris le commerce familial du vieux-Nice, existant depuis quatre générations. « Les factures étaient à peu près stables depuis 2 ans avec le bouclier tarifaire, et on avait été protégé pendant le Covid car on était resté ouvert. Mais depuis la rentrée, ça devient très compliqué », décrit la professionnelle derrière sa caisse.

Si certains commerces sont peu énergivores, le fonctionnement d’une boucherie demande une importante consommation d’électricité. Une dépense qui impacte « durement » le chiffre d’affaires de la boutique « Chez Francis » : « C’était 25% du coût de la structure et on va passer à un tiers d’ici ce printemps », alerte un 


des bouchers. Ajouter à cela, tous les autres surcoûts dûs au local, matériel, et aux charges. Le pouvoir d’achat des clients en baisse et les changements des modes de consommation sont aussi à prendre compte. « On craint les mois à venir », soupire l’équipe au travail.


Une lutte saignante


Patronne de deux boucheries, Karine Gasigilia possède de la trésorerie et est en mesure de faire face à l’augmentation de février : « On n’envisage pas de restreindre notre activité, même si on fait attention. Par exemple, on a 6 à 8 réfrigérateurs en fonctionnement permanents, on ne peut pas les arrêter. Par contre la nuit, on vide nos vitrines et on les éteint pour économiser. Pareil pour l’enseigne lumineuse qu’on n'éclaire plus », glisse-t-elle les yeux rivés sur ses étals ». Elle ce qui l’inquiète, ce sont les futures augmentations : « On va tenir   s’il n’y a qu’une hausse car on a les reins solides. Après mystère ! », lance-t-elle évasive. De son côté, le ministre a affirmé qu’il n’y aurait pas d’autre augmentation à prévoir d’ici le 1er février 2025.

Une perspective bien lointaine et incertaine pour cette autre boucherie du Vieux. Déjà échaudée par les travaux devant chez elle, la hausse des tarifs de l’électricité pourrait être le coût de grasse : « On a fermé pour limiter les dépenses du chauffage juste après les fêtes. Maintenant on survit autant que possible. Là par exemple, mes éclairages à UV exprès pour la présentation de la viande, je ne les allume plus. Et si ça continue, je fermerai définitivement », confie-t-il, désemparé. En 2023, selon l’institut Kantar, près de 18 000 boucheries étaient actives en France, c’était 19 000 en 2019.

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