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Conférence de presse d’Emmanuel Macron : les commerçants de bouche ont soif de décisions !

Emmanuel Macron tient ce soir une longue conférence de presse, prémisses d’un « grand rendez-vous avec la nation ». Mais les commerçants de bouche niçois semblent pessimistes et inquiets pour l’année qui s’ouvre.


« Ah, Macron parle ce soir? Eh bien, je ne regarderais absolument pas ! », clame Valérie Sahoune derrière son comptoir. Cette commerçante de bonbons, rue de la République depuis 40 ans, se dit « désespérée » par la politique du président de la République. Pourtant, après une année 2023 difficile sur le plan économique, Emmanuel Macron souhaite une année 2024 sous-forme de « grand rendez-vous avec la nation ». Une « bonne » idée sur le papier, mais « trop éloignée des attentes » selon la gérante : « Ça ressemble à une nouvelle opération de communication, on en a eu avant et on en aura après. (…) Moi je lui donne rendez-vous dans mon magasin pour lui expliquer mes soucis très concrètement », glisse-t-elle amer, en rangeant ses rayons. 

À travers ces étales de bonbons en tous genres, Valérie décrie une situation qui est devenue très difficile depuis ces derniers mois. Hausse de l’électricité, des coûts de transports, des assurances et perte de pouvoir d’achat de ses clients n’ont fait que de s’ajouter à un climat économique déjà très tendu après l’épidémie de Covid. Pour elle, ce début 2024 est symbole de mise en pause de son activité : « Moi je ne 


donne pas rendez-vous à mes clients, qui d’ailleurs ne viennent même pas alors que l’ensemble de ma boutique est à moins 50%. Tout est soldé, car je ferme jusqu’à ce printemps pour arrêter de chauffer car [les factures vont] encore augmenter. Et à la réouverture, j’augmenterais le prix de mes produits, chose que je n’ai jamais faîte en 40 ans », se désole-t-elle. La gérante dénonce la décision du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, de ne plus bloquer les prix de l’électricité. Cela va entraîner début février, une augmentation d’environ 10% du prix du tarif réglementé.


« Je garde espoir que le président nous écoute, nous TPE »


Si la grande majorité des commerçants interrogés ne se sentent pas concernés ou ne croient plus aux promesses du chef de l’État, d’autres tentent de garder espoir. C’est le cas de Christophe Politi et de son assistante, à la tête de leur restaurant spécialisé dans la cuisine italienne, Ci. Pizza. Ils se sont lancés il y a 8 ans, en quête de beaucoup de travail pour bien gagner leur vie. Mais le coût des charges en constantes augmentations et le prêt garanti par l’État désormais à rembourser leur ont fait perdre le goût de l’entreprenariat. Ajouter à cela une taxation professionnelle jugée « complètement folle », la situation est « insurmontable » : « Le commerce est actuellement en vente, on compte quitter le pays car on est trop taxé. Quand on donne 100 on nous prend 120, alors que ça fait 8 ans qu’on n’a pas pris un seul jour de congé », détaille le patron en continuant la préparation des plats. « Je garde espoir que le président nous écoute, nous TPE », renchérit son adjointe. Pour eux, la taxe professionnelle doit considérablement baisser pour qu’ils restent en France : « On a travaillé partout : mon beau-père c’est le grand chef Joël Robuchon. Je peux vous garantir qu’il n’y a qu’en France où les taxes sont faramineuses à ce point, il n’y a plus de reconnaissance de la part de nos politiques vis-à-vis des TPE ».

Les associés expliquent également qu’ils ont de plus en plus de mal à se rémunérer, alors même que leur boutique fonctionne bien : « Niveau clientèle tout va bien, mais on gagne à peine 1000 euros par mois à deux, vous croyez qu’on va tenir longtemps ? », s’alarme-t-il. Une donnée constatée et partagée par la Confédération des PME (CPME) tout début 2024 : « Un patron de TPE-PME sur cinq gagne moins qu'un SMIC ».

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