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Ligne Grasse/Vintimille : « Quand tout va bien c’est un exploit »

Les usagers de la ligne TER Grasse/Vintimille tirent la sonnette d’alarme. Après un été et une rentrée chaotique avec chaque semaine des retards, des trains bondés et des services qui se dégradent. Ils lancent une pétition pour demander des comptes.


« C’est l’enfer, un jour quelqu’un va mourir sur cette ligne ». Ce sont les mots cinglants de Moniqua Roffin, usagère quotidienne jusqu’à Beaulieu-sur-Mer. Elle a vu le service se dégrader progressivement ces dernières années, avec une accélération depuis ce printemps. « Il n’y a pas 3 jours d’affilée sans un souci donc quand tout va bien c’est un exploit. C’est vraiment pas normal, ça devrait être l’inverse », s’agace t-elle sur le quai. Ce matin son train n’a que 5 minutes de retard. Loin des parfois 1H30 par temps de pluie : « Si c’est seulement un petit retard ça va, je suis même contente. On va être serré car plus de gens auront eu le temps d’arriver, mais ça va le faire. Cet été c’était impossible de tous monter, qu’il soit à l’heure ou non », se remémore-t-elle. Un habitué du marché de Vintimille se glisse dans la conversation : « Le vendredi matin j’ai une chance sur trois pour que mon train ne m’emmène pas jusqu’en Italie. Il s’arrête avant sans prévenir, l’application bug, les écrans de la gare et dans le train donnent des informations contraires, le conducteur ne dit rien : c’est fatigant ! », s’emporte le retraité. A noter que depuis la rentrée, l’application SNCF Assistant, dédiée aux retards et incidents a été fermée par la SNCF. C’est désormais sur l’unique et très décriée SNCF Connect, que toutes les opérations s’effectuent.


« Tout le monde se renvoie la balle, mais on ne lâchera pas »


Malgré plusieurs réclamations, alertes à la presse et collectifs créés sur les réseaux sociaux, les soucis de la ligne TER sont toujours présents. « Les naufragés et désespérés du Vintimille/Grasse » ont donc lancé une pétition en ligne ce week-end. Outre les retards récurrents et soucis techniques en tous genres, c’est la politique locale de l’entreprise qui est fustigée. SNCF Voyageurs a confié la concession de la ligne à la région Sud, elle-même dépendante de son centre opérationnel régional PACA basé à Marseille. « Quand Estrosi était président de région, 110 millions d’euros étaient prêts pour nous usagers de la Côte d’Azur, mais depuis Muselier, tout est pour Marseille », détaille Éric Sauri, un des responsables de la pétition. Le service global est aussi mis à mal par les usagers. Charlotte Vasselles, usagère du trajet Nice-Monaco dénonce le manque de considération pour les clients : « Tout se fait sur les bornes mais une ne fonctionne pas, le guichet est désuet et tout le monde se renvoie la balle, les toilettes sont en panne, et forcément les prix ont encore augmenté », rumine-t-elle dans la gare. Contactée, la responsable du point de vente SNCF Riquier n’a pas souhaité s’exprimer.

On vous aiguille : En 2018, face au risque de l’ouverture à la concurrence, SNCF Réseaux refuse l’achat de nouveaux matériels et la création d’un centre technique niçois. Un potentiel concurrent de la SNCF aurait pu se servir de ces matériels neufs. Comme un soucis peut en cacher un autre, ce n’est pas la première fois que la SNCF provoque un cafouillage. Déjà en 2010, la SNCF avait mal dimensionné ses rames pour les tunnels jusqu’à Vintimille. Les nouveaux trains faisaient donc Nice-Toulon-Marseille et ne concernaient pas Monaco ni Vintimille. Ce n’est que 6 ans plus tard que les tunnels ont fini d’être adapté.

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